Les TLA font leur cinoche
Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Les TLA font leur cinoche
  • Les TLA font leur cinoche
  • : Ecriture de critiques cinématographiques.
  • Contact

Archives

Liens

10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 18:46

 

 

page1-397px-Zola - Germinal.djvu

             

               Sous le Second Empire (1852-1870), un jeune chômeur, Etienne Lantier, se fait embaucher aux mines de Montsou, dans le nord de la France.  Il fait la connaissance d’une famille de mineurs, les Maheu, et il tombe amoureux de leur fille Catherine. Etienne est révolté par les misérables conditions de vie des mineurs exploités par le capitalisme et dont le quotidien est rythmé par les éboulements, le grisou, la tuberculose... Seule la mort serait libératrice face à la souffrance ?

 

              Quand la Compagnie des mines décide de baisser les salaires, Etienne s'engage dans le combat socialiste. Rêvant d'une société plus juste, il propage des idées révolutionnaires et pousse les mineurs à la grève même si elle doit être affameuse et aux résultats incertains. L’armée intervient, et les mineurs se résignent à reprendre le travail. Le feu de l’espoir qu’attendaient les ouvriers n’a fait que de brèves étincelles. Etienne part pour Paris. Ses  illusions perdues,  mais le cœur plein d'espoir, il sait qu'un jour viendra où la force ouvrière, encore en germination, s'organisera pour venir à bout des injustices.

 

 

              Le film  de Berri, tiré bien sûr du roman éponyme de Zola (paru en 1885), nous fait revivre tout ce qui fait le quotidien de ce monde de mineurs ; la lutte des classes, ici les  ouvriers mineurs et la bourgeoisie industrielle (la philosophie de Marx est d’ailleurs mentionnée dans le film), le soulèvement et la colère, la crise économique, la grande industrie, la violence sociale,  la misère et la faim, mais aussi l’amour... Le film nous propose un tableau des conséquences sociales de la révolution industrielle dans le nord de la France. C’est d’ailleurs dans ce même nord qu’eut lieu la fermeture du dernier puits d'extraction de charbon,  le 21 décembre 1990, soit plus d’un siècle après les faits racontés ici.


              L’œuvre de Zola et le film de Claude  Berri, littéraire et cinématographique, peuvent être considérés comme des   témoignages historiques.  Pourquoi ce roman, à fortiori à travers l’une de ses adaptations au cinéma (Germinal a déjà  été porté à l’écran en 1962 par Yves Allegret),  a-t-il connu le succès et suscite -t-il encore aujourd'hui la même admiration et provoque-t-il la même émotion qu'il y a un siècle ?  Oeuvre romanesque, « réaliste », « politique », « naturaliste », Germinal étonne toujours par sa force symbolique.  Zola, en effet, ne présente pas seulement un univers (celui des mineurs),   ni les antagonismes  de classes, (celle des bourgeois et celle des travailleurs),  il décrit aussi la lente germination d'un nouveau monde au rythme du  vacillement de l'ancien. C’est un point  que Claude Berri n’a pas su démontrer, à mon sens,  avec assez de finesse et d’insistance.  Pour ma part, je trouve que le film reste assez plat, trop « collé » à l’œuvre du 13ème volume des Rougon-Macquart. Il aurait été intéressant,  au niveau des plans, de faire de lents travellings  montrant les mineurs lors de leurs descentes à la mine, leurs habits de travail tâchés, souillés, leurs faces noircies par le charbon, leurs visages de tristesse, de peur, de lassitude... 

 

            Néanmoins, dans tout le film, on voit clairement vivre ce monde souterrain, en éclipse totale et permanente. On le voit travailler dans l’ombre, délaissé de tous et oublié de la société.  Il faut  noter que nous avons plusieurs angles de vues de la mine, mais dans tous les cas, il fait mauvais temps.   Sauf le jour d’une fête de village, un jour sans travail…

 

            Le spectateur est donc soumis,  dans le film,  à une véritable initiation : celle de la descente aux enfers et de la vision hallucinante des travailleurs. Il faut savoir qu’Emile Zola est vraiment descendu dans les mines, qu’il est allé voir le travail des ouvriers, qu’il a vécu avec eux dans une immersion totale.

 

              Enfin, le film traite du thème de la lutte, du combat collectif  pour les droits, les valeurs, le respect, et la justice. Cri de révolte et  « acte progressiste », le film est garant d’une sombre beauté, d’une force inquiétante et hélas, est encore de nos jours d’une cruelle actualité  à travers le monde, dans des territoires plus ou moins éloignés !


              Le film de Berri n’innove pas. Fidèle au roman (une façon de nous renvoyer à sa lecture ?),  il porte à l’écran un chef-d’œuvre de la littérature française pour le  plus grand plaisir de tous,  et ce grâce à une « transposition visuelle »  du dur labeur et de la sueur noire des mineurs de la seconde révolution industrielle. 

 


Clément

 

 

 

Partager cet article

Repost0
31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 19:11

Voilà, c'est fait !

 

Nous avons une première critique en langue espagnole !

 

Pour la lire, il suffit de cliquer sur la rubrique nouvellement créée "Vieron también..."

 

Bonne lecture ! Et bravo pour cette première !

 

 

poster-siempre-a-tu-lado-hachiko

 

 

 


Partager cet article

Repost0
7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 16:12

 

 

 

 

LA ROUTE

 

La route, un film de John Hillcoat,  est une adaptatation du roman de Cormac Mac Carthy, écrit en 2006.

            Le monde a été dévasté, il ne reste que très peu de survivants sur cette terre moribonde. Il n’y a plus d’animaux, les arbres tombent, plus de nourriture. Des cadavres jonchent … la route. Un père et son fils se dirigent vers le Sud en suivant … la route. La peur au ventre. Peur qu’on les trouve, qu’ « ils » les trouvent. Avec pour seul bagage un caddie rempli d’objets hétéroclites, et un simple revolver chargé de 2 balles : « une pour toi et une pour moi ». Voilà les paroles du père à son fils face à la menace omniprésente.

           

Nos héros survivront-ils à leur voyage ?

La route est un film, (et un livre) extrêmement puissant. Une histoire tout à fait plausible, ce qui lui donne cet aspect effrayant. Un film post-apocalyptique qui nous pousse à la réflexion. Ce n’est pas simplement une histoire de survie où les gentils et les méchants s’affrontent. La violence de ce film n’est pas un spectacle, ce qui est le plus dérangeant. Certaines scènes glacent le sang. Nous assistons au désespoir provoqué par un néant total, où chacun tente de sauver sa propre peau.

Du début à la fin nous sommes envahis par un sentiment d’angoisse et de mal être. Des sentiments positifs tel que l’amour sont associés aux sentiments négatifs comme la peur et la mort.

En visionnant ce film nous condamnons formellement « les méchants ». « Comment peut on agir ainsi ? Jamais de la vie nous en arriverons là! »

            Mais comment le savoir ? Certes raisonner de cette manière est normal puisque que nous vivons dans un confort que nous n’arrivons même plus à voir. La notion « d’instinct de survie » est quasi inexistante. La question à se poser avec sérieux est de savoir si,  oui ou non,  nous serions des cannibales…

Vous l’aurez compris ce film n’est pas à mettre dans les mains de n’importe qui… Pourtant c’est un film, noir certes, mais qui vaut le détour et mérite une reconnaissance pour sa beauté et son aspect philosophique : la transmission du savoir vivre d’un père à son fils témoigne d‘une véritable leçon de vie; Dieu existe-t-il ?

Viggo Mortensen (la trilogie du Seigneur des Anneaux, Hidalgo) et le très jeune Kodi Smith Mac Phee forment un bon duo.

            La musique y est agréable et ajoute (parfois) un peu de douceur au film.

On aurait pu se passer de certaines scènes mettant en avant le cannibalisme, bien que cela soit un thème important du livre.

 

Ames sensibles s’abstenir…!

 

La fin laisse une petite lueur d espoir, et il appartient au spectateur d’en faire la suite.

Ce film ne dure que deux heures mais il nous tient pendant plusieurs semaines !

 

Je recommande également de lire le livre qui est vraiment captivant !

 

MarineLa-route.jpg

Partager cet article

Repost0
8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 20:57

Frank, sorti d’une grande école de commerce, fait un stage dans l’usine où travaille son père. Il se trouve rapidement tiraillé entre son environnement familial et la position privilégiée qui lui est offerte au sein de la fonction des Ressources Humaines. Pétri de bonnes intentions, il tente de concilier ses origines ouvrières  et son ascension sociale. Il organise ainsi au sein de l'entreprise une consultation des salariés au sujet de la Loi des 35 heures (le film est de 1999) et s’investit dans les négociations entre patronat et organisations syndicales. Il bute cependant sur les  antagonismes entre les deux camps incarnés par le Directeur des Ressources Humaines d'un côté et par la représentante syndicale de la  CGT,  Madame Arnoux, de l'autre.

 

La découverte inopinée d'un plan de licenciement prévu par la Direction, dont fait partie son père, provoque chez lui indignation, rancoeur, et un sentiment de profonde révolte intérieure. Il participe alors au déclenchement d'une  grève et à la mobilisation des salariés. De ce fait, l'attitude de Franck remet en question l'équilibre familial et la relation père/fils.

Ecrit avec l'intention de faire jouer le film à des amateurs  (chômeurs, ouvriers, cadres et syndicalistes), et filmé dans une usine en activité, Ressources Humaines pose une question centrale : 
comment trouver sa place dans un monde du travail en pleine recomposition ?  Laurent Cantet propose des pistes de réponse sur la difficulté de trouver des solutions dans un film aux aspects très réalistes qui laisse parfois penser que l'on a affaire à un documentaire.

Ressources humaines centre en fait son histoire sur deux personnages qui s’aiment, un fils et son père. Cependant cet amour filial est rapidement mis à mal par le déroulement du stage de Franck. Il y a d’un côté le père fier et respectueux à la fois de son fils qui accède à la fonction de cadre. 
En face de lui, il y a Frank qui mesure combien la vie de son père a été dure, mais dont il ne parvient plus accepter l'attitude soumise. Pour le père, le temps semble s’être arrêté, comme figé depuis toutes ces années qu'il travaille sur sa machine. Il semble absent, ne demandant rien, ne se plaignant jamais comme le dit d’ailleurs Madame Arnoux au plus fort de la grève : "T'as jamais rien demandé" ! Impassible, il continue frénétiquement de travailler sur sa machine. Une machine dont il est pourtant fier lorsqu'il la montre à son fils : "Un gars bien entraîné, il fait 700 pièces à l'heure !" C’est  cette conception "stakhanoviste" du travail, ce comportement mécanique que Franck ne supporte plus à l'heure où usé, moins performant, son père est renvoyé.

 

La relation père/fils rythme d'ailleurs tout le film. Lorsqu'il construit son questionnaire à soumettre aux ouvriers, c'est à son père que Franck demande son avis.

Mais justement, son père n'a pas d'avis. Porteur d'un néo-libéralisme à visage humain, Franck croit pourtant que l'on peut penser l'entreprise autrement qu'en termes d'exploitation. Cependant, tout lui indique que cette "belle idée" ne coïncide pas avec la réalité de son stage.


La confiance, il semble plutôt la trouver dans un premier temps auprès du patron qui le prend en affection. Franck en tire une réelle fierté lorsque l'idée de consultation a des ouvriers séduit le patron. Mais là encore, il tombe de haut quand il comprend qu'il a été manipulé. Il se sent ainsi trahi de tous les côtés. Il lui semble n'avoir aucune place, ni d'un côté ni d'un autre. Et c'est sans doute ce qui peut expliquer sa réaction très impusive de se lancer dans la lutte pour les emplois et d'agir dans la grève.

 

Parmi les scènes les plus fortes du film, on doit retenir celle de l'entrée en force des ouvriers dans l' usine, alors que quelques travailleurs sont encore à leurs machines, dont le père de Franck. Le face à face père/fils est violent par ce qu'il comporte des non-dits. C'est une honte mêlée de frustration contenue depuis l'enfance qui refait surface. Et c'est grâce à son stage, à la grève, à tous ces événements,  qu'il trouve enfin la force de la formuler dans un élan de colère. En quelques mots, devant les ouvriers en grève, il dit là toute sa vie. La scène est forte et violente, parfaitement interprétée tant par le fils indigné que par le père meurtri et incapable de prononcer un mot. Sur la qualité des scènes, il est d'ailleurs intéressant de souligner les différentes prises de plan de l'usine vide qui, selon moi, matérialisent la colère de Franck. Il a enfin réussi à parler à son père. Cette page est tournée. Et Franck va probablement tourner la page des Ressources humaines. A la fin du film, il dit ne savoir où est sa place, et il décide de repartir à Paris.


En conclusion, le film Ressources humaines dépeint une double réalité. Celle de la complexité des relations entre franck, jeune stagiaire en ressources humaines, dynamique,  plein d'entrain, mais victime d'illusions trompeuses sur le monde du travail, et son père, ouvrier spécialisé à l'attitude à la fois fière et craintive. Mais c'est aussi celle de l'entreprise où la mondialisation fait son oeuvre, le pouvoir des actionnaires primant désormais,  à travers des décisions managériales et des logiques de profit, sur le sens profond du travail dans une approche humaniste.

 

 

Clément

 

   


Partager cet article

Repost0
6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 21:13

The Grapes of Wrath

Les raisins de la colère – The Grapes Of Wrath -  est un film tiré du roman du même nom de John Steinbeck, de 1939. John Ford décide de mettre en image cette histoire troublante et fracassante, pourtant réelle, de la vie de milliers d’américains perdus dans d’énormes difficultés, en 1940.


 Les années 30 sont très dures sur le plan économique et social et la crise de 29 se fait toujours sentir. Ses conséquences sont désastreuses. Le chômage fait partie du quotidien de la vie de nombreux américains comme de nombreux travailleurs à travers le monde.


L’histoire du film débute alors que de violentes tempêtes de sable (le Dust Bowl) ont fait rage à travers  les campagnes américaines et ont saccagé les récoltes. Des milliers de fermiers de l’Oklahoma et de l’Arkansas,  nommés Okies et Arkies, sont ainsi contraints de partir sur les routes à la recherche d’une vie meilleure, d’un nouveau travail, et sont les malvenus là où ils arrivent !



Cette histoire nous fait suivre une famille de Okies concernée par cette migration forcée : la famille Joad. Comme beaucoup d’autres, elle se retrouve privée de ses terres et elle part vers l’ouest du pays. Les rôles principaux sont joués par de fabuleux acteurs. Henri Fonda interprète Tom Joad,  tout juste sorti de prison. Il retrouve sa famille ruinée,  mais plus unie que jamais par cette malédiction.  Jane Darwell joue la mère,  Ma Joad,  anéantie par cette épreuve, mais à l’attitude   réconfortante pour toute la famille.  John Carradine,  dans le rôle du Révérend Jim Casey, incarne un personnage  qui a cessé  ses fonctions religieuses et qui devient le compagnon de route de confiance des Joad.

 


Face à cette histoire, et à la façon dont elle a été  portée à  l’écran,   nous ne pouvons qu’éprouver de la compassion pour ces personnes destinées à trimer, toujours plus et encore,  dans un monde qui ne laisse aucune place aux « petites gens », si ce n’est celle d’éternels exploités. Pouvons- nous faire un rapprochement avec nos sociétés actuelles, toutes aussi dures et violentes sous des aspects plus doux ?

 

John Ford, réalisateur illustre de cette période, utilise sa notoriété et son talent pour faire connaître la dure vie de ces fermiers américains lors de la Grande Dépression. Un témoignage qui visait à faire changer les choses ? Dans tous les cas, son œuvre trouve un écho dans notre période et dans son actualité marquée par des crises diverses. Ce film est un chef d’oeuvre à ne pas manquer, sous aucun prétexte !

 

Chun

 

 

 

 

Partager cet article

Repost0
2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 15:32

Million Dollar Baby

 

"Ce qui m’a intéressé dans Million Dollar Baby, c’est le fait que ce ne soit pas vraiment une histoire sur la boxe. C’est une histoire d’amour entre une personne qui est perturbée par la relation non existante avec sa fille et qui trouve une sorte de fille de remplacement dans cette jeune femme."

[Clint Eastwood, réalisateur/acteur]

 

            Frankie Dunn (Clint Eastwood) est un vieil entraîneur bourru et taciturne ayant formé les plus grands boxeurs. Un jour, Maggie Fitzgerald (Hilary Swank), 31 ans, débarque dans sa salle de sport dans le but de faire de lui son coach. Ce dernier refuse catégoriquement prétextant qu'il n'entraine pas les femmes, et que, de toutes manières, elle est trop âgée pour entamer une carrière professionnelle. Pourtant, Maggie ne se décourage pas. Bien qu'elle ne connaisse rien aux rudiments de la boxe, elle revient inlassablement chaque jour pour s'entraîner, car ce sport est pour elle un moyen d'oublier à quel point sa vie est misérable. Soutenue par un vieil ami de Frankie, Scrap (Morgan Freeman), elle finit par devenir l'élève du vieil entraîneur. Se noue alors une relation affective entre ces deux êtres écorchés. En effet,  Frankie a perdu tout contact avec sa fille qui lui renvoie chacune de ses lettres depuis des années ; il semble trouver un substitut à cette absence en la personne de Maggie.

Rapidement, les efforts et la passion de la jeune femme la portent jusqu'au sommet.…qu'elle n'atteindra jamais.

 

 

Le film de Clint Eastwood, tourné en 2004,  se divise en deux parties bien distinctes. La première, « L'Espoir »,   nous montre qu'il faut toujours croire en ses rêves et qu'il n'est jamais trop tard pour les accomplir. La seconde, «  La Chute »,  nous montre à quel point le bonheur est fragile et combien il est important de vivre au jour le jour car on ne sait jamais ce que demain peut nous réserver. Outre cela, le film nous mène à nous interroger sur l'euthanasie, ce droit à mourir dans la dignité.

 

 

 

            Ainsi, comme le présente son réalisateur, Million Dollar Baby n'est pas un film sur la boxe puisqu'il n'en est pas question dans la seconde partie (soit près de la moitié du film). Non, il s'agit là d'un film profond et incroyablement cruel (à titre personnel je crois n'avoir jamais autant pleuré de ma vie). On s'attache rapidement à ces personnages abîmés par la vie, et quand on se prend à croire que tous leurs soucis sont derrière eux, Clint Eastwood, avec une violence et une simplicité inouïe, parvient à les détruire une nouvelle fois. On est alors entraîné dans les tourments de Frankie en proie avec sa morale et son affection pour Maggie. Tout cela se déroule sous les yeux de Scrap, narrateur omniscient, qui nous livre avec tendresse et simplicité cette sombre chronique où l'amour devient détresse et la vie un enfer.

 

Déchirant sans jamais sombrer dans le pathétique, pour son vingt septième film aux quatre oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice, meilleur acteur dans un second rôle) Clint Eastwood nous livre une réflexion pertinente sur la force des rêves, l'euthanasie et peut-être aussi le destin.

 

 

Carole

 

Partager cet article

Repost0
11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 16:36

No et Moi

 

Ce film  raconte l'histoire d’une jeune surdouée de 13 ans, Lou, qui devient  l'amie d'une jeune SDF de 19 ans : Nora alias No.

 

Tout commence lorsque l'un des professeurs de Lou demande à sa classe de seconde agitée de construire des exposés.  Lou  choisit de s'intéresser aux Sans Domicile Fixe.

NO-ET-MOI affiche-film-01-753x1000

 

C'est ainsi que les deux jeunes filles se rencontrent dans une gare et deviennent progressivement amies. L'une veut  aider l’autre  et l'autre essaye de trouver une nouvelle vie de famille.

 

 

 

On s'attache facilement aux personnages qui sont tous à la recherche d'une chose qu'ils n'ont pas :  l'affection et  l' amour.

Ce film est particulièrement humain, touchant, et peut-être un peu dérangeant. C’ est un film qui  traite d’ une dure et inadmissible réalité de notre société moderne et qui nous invite à nous indigner face à un fléau de plus en plus courant : la pauvreté. 

 

 

 

 


 

 

 

Marine

 

Partager cet article

Repost0
11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 16:29

It's a free world

 

Film de Ken Loach, It’s A Free World (Un monde libre) est un film engagé. On y dénonce un monde d'exploitation et d'inégalités, celui de  « Nos  temps  modernes » où la société est souvent  aveuglée par le désir de pouvoir et de puissance.

Le cinéaste nous montre ainsi la situation désastreuse de certains travailleurs résolus au pire pour survivre. 

De la femme exploitée devenue exploiteuse,  au pauvre père de famille sans papiers, tout semble dicté par la question de l’argent, et d’une certaine façon, par la nécessité de survie.

Dans ce « monde libre », c’est une sorte de loi du plus fort qui s’impose. Une loi de la « jungle » transposée dans la ville de Londres au début du XXIè siècle.

Une loi dure et injuste qui peut pousser  les limites très loin.

Mais jusqu' où ? Jusqu' où l'attirance de la richesse peut-elle mener ? Jusqu'où l'homme peut-il  aller pour survivre ?

 

Marine

 

 

 

Free-World.jpg

Partager cet article

Repost0
10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 11:36

Une critique d'un film vu pendant les vacances de noël. Il aurait pu entrer dans le thème de l'année, l'Homme face au travail, et être publié dans la rubrique "Ils ont vu.." Nous le publions néanmoins dans la rubrique "Ils ont aussi vu..." car il n'entre pas dans la programmation initiale et surtout, le texte est le résultat d'une démarche personnelle à partir d'un film qui, semble-t-il,  a été particulièrement apprécié par Joana. 


 


Philadelphia


Réalisateur : Jonathan Demme

Acteurs principaux : Tom Hanks, Denzel Washington, Antonio Banderas

Musique : Bruce Springsteen

Genre : Drame, 1993

Durée: 2h01

Titre original: Philadelphia

             

Andrew Beckett (Tom Hanks) est un excellent avocat. Chargé  d’un dossier très important, il a la confiance de ses associés et supérieurs. Mais Andrew est atteint de la maladie du SIDA. Lorsque l’ un de ses associés s’aperçoit qu’il présente des sarcomes de Kaposi (lésions sur le corps principalement liées à la maladie du SIDA), il est licencié pour faute professionnelle. Suite à ce renvoi, Andrew  s’adresse à un avocat très médiatisé, Joe Miller (Denzel Washington). Il veut poursuivre en justice   ses employeurs pour  licenciement abusif.


Le réalisateur aborde dans son film  les problèmes liés au SIDA: le rejet, la peur de la contamination, la maladie en elle-même, la discrimination….  Joe Miller croit comme beaucoup de gens que cette maladie se transmet par la peau et ne veut pas croire  que   le virus se transmet par le sang ou lors d’un rapport sexuel. Cet avocat très médiatisé, qui ne pense sans arrêt qu’à vendre son image, est homophobe et a peur d’Andrew Beckett. C’est pour cela qu’il va au début refuser de l’aider. Mais, plus tard il acceptera de devenir son avocat car il prendra conscience de la situation dans laquelle se trouve Beckett.

De plus, la loi n’a pas été respectée : « La  loi fédérale sur l’emploi et la réinsertion de 1973 condamne toute forme de discrimination à l’encontre de personne handicapée et qui sont compétentes et qui sont en mesure de remplir les fonctions affairantes à leur profession. Quoique les textes n’abordent pas spécifiquement la discrimination due au virus HIV et au SIDA, plusieurs verdicts ultérieurs ont établi que le SIDA, devait être assimilé à un handicap aux yeux de la loi, non seulement en raison de l’amoindrissement physique qui l’entraîne mais aussi parce que les préjugés entourant le SIDA conduisent à un décès social qui précède le véritable décès physique. C’est l’essence même de la discrimination. Formuler sur autrui un jugement fondé non pas sur ses mérites personnels, mais sur son appartenance à un groupe auquel on prête certaines caractéristiques. »

Donc Joe Miller, va prendre l’initiative de défendre un homosexuel atteint du SIDA, ce qui peut entraîner du mépris et de l’humiliation à cette époque.

Mais son film aborde également le sujet de l’homosexualité, de ses préjugés et le thème de l’injustice. Jonathan Demme a réussi à aborder ces sujets « tabous » avec le plus de franchise et de force possible et surtout avec sincérité. Mais malheureusement, ces préjugés sont encore d’actualité. C’est un film vraiment touchant, qui fait énormément réfléchir à ce que peut subir un homosexuel dans la société, et qui,  par-dessus le marché,  est atteint par cette terrible maladie car à l’époque, le SIDA  était connu sous le nom de   «  cancer gay ».

En fait Philadelphia est l’histoire d’un homme qui se bat pour sa dignité.

Tom Hanks joue son personnage à tous  les stades de sa maladie. On le voit passer d’un jeune et brillant avocat, plein de ressources et qui surmonte sa maladie,  à un jeune avocat très malade sur un lit d’hôpital prêt à affronter la mort aux côtés de son compagnon. Andrew Beckett est la victime d’une infraction à la loi, et comme n’importe quel citoyen, il a le droit d’être défendu avec autant d’intérêt. Il a le droit à la différence, d’être aimé et respecté dans une société civilisée.  Si tout le monde se ressemblait, il n’y aurait pas de vie et pas d’histoire.

Il joue ce personnage avec sincérité et honnêteté. Ce n’est pas pour rien qu’il a reçu en 1994 l’oscar du meilleur acteur masculin et également le Golden Globe award du meilleur acteur masculin dans un rôle dramatique.

Mais Philadelphia ne serait pas Philadelphia sans la magnifique chanson écrite et interprétée par Bruce Springsteen (célèbre pour sa chanson « Born in the USA ».) « Streets of Philadelphia ». Elle a été enregistrée en juillet-août 1993, et est sortie un an après,  en single,  grâce à sa popularité mondiale. Elle a reçu le Grammy award de la chanson de l’année. La chanson a contribué à donner une image de la ville de Philadelphia au monde.


Il me paraît important et normal de mettre la traduction de cette chanson :


Streets Of Philadelphia (Les Rues De Philadelphie (1))
 
J'étais meurtri et blessé et ne pouvais dire ce que je ressentais
J'étais méconnaissable
J'ai vu mon reflet dans une vitre, je ne reconnaissais pas mon propre visage
Oh mon frère, vas-tu me laisser dépérir ?
Dans les rues de Philadelphie
 
J'ai marché dans l'avenue jusqu'à ce que mes jambes soient dures comme de la pierre
J'ai entendu les voix de mes amis disparus et partis
La nuit, je pouvais entendre le sang dans mes veines
Tout aussi noir et insidieux que la pluie
Dans les rues de Philadelphie
 
N'y aura-t-il donc aucun ange pour m'accueillir ?
C'est un face à face entre toi et moi mon ami,
Et mes vêtements ne me vont plus
J'ai marché des milliers des kilomètres
Simplement pour quitter ce corps
 
La nuit est tombée, je suis allongé mais éveillé
Je sens que ma vie s'éteint
Accueille-moi donc mon frère de ton baiser de Judas
Ou allons-nous quitter ainsi, abandonné de tous
Dans les rues de Philadelphie.
 
(1)La ville de Philadelphie est née du rêve de son fondateur, William Penn, qui souhaitait montrer un exemple de tolérance aux autres nations. C'est là que se trouve l'intérêt du choix de cette ville et le paradoxe, entre cette ville symbole de tolérance et l'intolérance vis à vis des personnes atteintes du Sida que cette chanson dénonce, ainsi que d'autres formes d'intolérance qui sont retrouvées dans le film 'Philadelphia'.


 



Pour terminer, ce film et même la chanson suscitent beaucoup d’émotions qui peuvent entraîner quelques larmes… roulant sur les joues !  C’est une magnifique leçon de tolérance et de respect. Mais il suscite aussi la réflexion. Philadelphia fait comprendre que les gens atteints de la maladie du SIDA ne sont pas d’horribles personnes, au contraire, ce sont toujours les mêmes qu’avant la contamination,  avec un cœur,  mais qui souffrent physiquement et mentalement. Ce film nous invite donc à les aider, à les respecter, à les aimer, et surtout à les soutenir et non à les repousser, à les exclure de notre vie, de notre société. Philadelphia nous fait comprendre également que les homosexuels ne sont pas des êtres "à part".  Ce sont des gens, des êtres humains qui ont juste une attirance amoureuse pour des personnes du même sexe. Leur relation amoureuse n’ont jamais fait de mal à qui que ce soit,  et même si cela inspire du dégoût pour certains esprits, ils leur doivent du respect et non de la critique, de la moquerie et de l’exclusion.


C’est pour cela que j’invite toute personne à regarder ce film au moins une seule fois dans sa vie rien que pour le fait d’essayer d’y réfléchir.

 

 

Joana

Partager cet article

Repost0
8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 12:34

 

 

Tom et Gerry (il fallait oser donner ces patronymes) forment un couple heureux, épanoui, riche d’un bonheur intérieur. Géologue de formation,  Tom fait des trous dans le sous-sol londonien. Gerry est psychologue dans un dispensaire, et dans son domaine, sonde d'autres profondeurs.

 


Another Year


Chez eux, au sens propre comme au figuré, tout semble tranquille,  et ils traversent les saisons sans orage.  Ils se parlent,  cuisinent, lisent, jardinent. Ils reçoivent leur fils Joe, trentenaire célibataire, à qui ils semblent avoir légué une même aptitude au bonheur. Ils reçoivent aussi Mary, secrétaire  dans le dispensaire où travaille Gerry, et Ken, l’ami de toujours de  Tom…

 

Mike Leigh filme les moments anodins de la vie quotidienne et Another Year pourrait être un film tranquille, à l’image de Tom et Gerry, si les convives, eux, ne traversaient pas les saisons comme ils ont probablement traversé la vie, c’est-à-dire sans de véritables aptitudes. L’univers du couple, (superbement interprété) est le lieu où se révèle le mal de vivre des autres. Celui de Mary,  amusante un moment par sa volubilité et son impatience (actrice remarquable), mais tellement seule au monde et abonnée aux échecs. Celui de Ken  dont le comportement initial laisse penser que l’on a affaire à un solide bon vivant, mais qui s’écroule bien vite, écrasé par le poids de  l’existence.

Ce sont justement tous les petits gestes anodins, les répliques à priori banales  qui donnent de la force et de la vérité aux personnages et, in fine,  au propos du film. Le mal être des uns se révèle-t-il avec d’autant plus d’acuité au  contact du  bonheur des autres ? 


La scène finale,  comme la scène initiale d’ailleurs,  est éloquente en ce qui concerne le talent du cinéaste,  à savoir celui d' aller au plus près du questionnement. Alors que Tom et Gerry exhument des souvenirs heureux –« le voyage d’une vie »-,  la caméra scrute le visage de Mary et l’on voit ses émotions trahir tout son mal intérieur. Mary est secouée par le bonheur de ceux qui ont su traverser les saisons de la vie, et rongée par l’inanité de son existence … Eblouissant d’efficacité !

 

 

Jean Marc

Partager cet article

Repost0