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The Third Man
« The Third Man », en français « Le troisième homme » est un film à suspense complet. Ce film est comme un coquillage, beau et fragile à la fois, il aurait suffi d’une fissure pour qu’il devienne banal. Au début le titre ne m’inspirait rien, et soudain le troisième homme devient un indice dans l’enquête, pour ensuite être le titre d’un futur livre de Holly Martins, héros de l’histoire, et enfin le centre du drame. Le titre prend au cours du film une importance grandissante.
« Le troisième homme » aurait pu être banal, comme dans de nombreux films à suspense, d’ailleurs le concierge ne le dit-il pas ? Et l’enquête aurait pu être simple ! Mais Holly Martins se lance tout de même à la recherche de ce mystérieux homme, malgré les conseils de tous. Et finalement l’homme auquel il aboutira ne sera pas banal, il fera regretter à Holly Martins sa recherche.
J’ai eu l’impression que le réalisateur voulait nous faire deviner qui était le troisième homme avant le héros. Car il est possible de découvrir l’identité du présumé assassin quelques secondes avant Martins.
Dans ce film, au début tout laisse supposer qu’on est en présence d’un policier à la Agatha Christie, puis Anna Schmidt fait son apparition, et le policier se révèle un être romantique. Même quand l’identité du troisième homme est découverte, le film nous laisse entrevoir une fin heureuse. D’ailleurs, la scène des retrouvailles à la gare semble être la dernière. Elle ne l’est pas et c’est à la fin que l’aspect dramatique apparaît. Ce film crée aussi un paradoxe : Holly recherchait l’assassin de son ami et il est devenu assassin à son tour!
J’ai bien aimé ce film, mais je ne l’ai pas adoré. Je n’avais jamais vu de film de Carol Reeds, et ce que j’ai surtout aimé, c’est la façon dont les scènes étaient filmées, en effet cet art de la caméra crée une ambiance de suspense, énigmatique. Ce que j’ai moins aimé, ce sont les personnages : si leur passé est intéressant, certains de leurs faits présents sont agaçants. Et la scène que j’ai le moins aimée, c’est celle où le petit garçon se met à accuser Holly Martins d’assassin et où j’attendais avec impatience que le petit se taise. Cette dernière scène m’a stressé, et en plus je n’ai pas trop compris son utilité. Même si maintenant que j’écris je pense qu’elle servait à annoncer peut-être que Holly allait devenir un assassin ; mais sur le moment elle ne m’a pas paru claire.
Ce film se déroule sur un fond historique, la Vienne de l’après-guerre, le début de la guerre froide. On voit que les méfaits de la guerre continuent, même si elle a pris fin, les marchés noirs qu’elle a créés continuent à tuer des hommes, des femmes et des enfants. Et cette Vienne dévastée par les bombardements passés montre que les dégâts de la guerre ne se finissent pas à une date précise mais beaucoup plus tard. Cette portée historique est intéressante, et les personnages s’insèrent bien dans cette trame, par exemple Harry Lime et son trafic de pénicilline ou encore Anna Schmidt qui profite de la séparation de Vienne en quatre zones pour échapper à l’URSS. Mais la portée historique reste limitée.
Pour finir, je vous conseille de regarder ce film plus pour une culture historique que pour le drame lui-même, car c’est la trame dans un fond d’après-guerre à Vienne qui crée cette ambiance ; sans cette dernière, le film serait moins intéressant, aussi bien par son suspense que par le drame.
Alexandre
