LES TEMPS MODERNES (Modern Times - 1936)
Les Temps Modernes est le dernier film muet de Charlie Chaplin et de l'histoire du cinéma, écrit, réalisé, produit par lui-même en 1936, avant le début de la Deuxième Guerre Mondiale. Ce film dépasse le drame individuel et propose un tableau de la tragédie sociale.
Tout d’abord, ce qui nous frappe en voyant ce film, c’est la tendresse du personnage de Charlot. En effet, il nous fait rire par ses mimiques, sa démarche « aérienne et dansante », par son incrédulité, il nous ouvre les yeux sur des vérités, et il y a un but derrière toutes ces « clowneries »: dénoncer.
Tout d’abord, dénoncer le conformisme et la société de consommation. Charlot ironise avec la gamine (Paulette Goddard) sur le bonheur matériel en rêvant de la vie parfaite qu’ils pourraient mener tous les deux.
Ou encore, l’autorité des policiers qu'il défie à travers les gags à maintes reprises.
La pauvreté, chômage, l'exclusion sociale servent aussi à dénoncer la société industrielle (le monde a traversé la grave crise de 29) et le travail à la chaîne, abrutissant, qu'elle propose (Taylorisme).
Le film est donc une satire du chômage et des conditions de vie d'une grande partie de la population occidentale lors de la Grande Dépression.
Je pense que Charlie Chaplin, quelque soient ses objectifs , dénoncer ou faire rire... a parfaitement réussi ce film. C’est un film témoignage, car il rend compte des conditions de vie de cette période et il est, de plus, délicieusement drôle, sincère, touchant, en particulier le passage où Charlot se met à chanter et à adopter son irrésistible démarche. C’est une scène culte d'un film...culte !
Alors, quelles critiques faire ? A part dire que c’est un chef-d’oeuvre !
Bien sûr certains diront : « Oh, ce qui m’a déplu, c’est le fait que le film soit pratiquement muet et non totalement parlant ». Il faut dire que le cinéma parlant existait déjà depuis longtemps. Et que le public de l’époque, qui appréciait le cinéma parlant, ne comprenait pas le pourquoi du silence de ce film.
Mais après tout, en 2010, j’ai envie de dire, peu importe ! La compréhension n’en est que plus abordable. Et c’est ce qui, je pense, fait la profondeur du film. Charlie Chaplin l’a bien compris. Il se veut visuel. Comme il l'a dit lui-même , si Charlot parlait, il perdrait son mystère, son romantisme.
Et à ceux qui n’apprécieraient pas les films muets, je dirais ... « N’ayez crainte, ses autres films, postérieurs à celui-ci, sont entièrement parlants ! Alors ne vous privez pas !"
Clément